Jésus à Nazareth
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Lc 4,16-30) - A cette époque, Jésus vint à Nazareth, où il avait grandi, et comme d'habitude, le jour du sabbat, il entra dans la synagogue et se leva pour lire. On lui donna le rouleau du prophète Isaïe ; il ouvrit le rouleau et trouva le passage où il était écrit : « L'Esprit du Seigneur est sur moi ; c'est pourquoi il m'a oint et m'a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer la libération aux prisonniers et la vue aux aveugles ; pour libérer les opprimés, pour proclamer l'année de grâce du Seigneur". Il rembobina le parchemin, le rendit au préposé et s'assit. Dans la synagogue, tous les yeux étaient fixés sur lui. Alors il commença à leur dire : « Aujourd'hui, cette Écriture s'est accomplie devant vous. Tous en témoignaient et étaient émerveillés par les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche et disaient : « N'est-ce pas le fils de Joseph ? Mais il leur répondit : « Vous me citerez certainement ce proverbe : « Médecin, guérissez-vous. Ce que nous avons entendu s'est produit à Capharnaüm, faites-le ici aussi, dans votre patrie ! » Puis il ajouta : « En vérité, je vous le dis : aucun prophète n'est le bienvenu dans son propre pays. En vérité, je vous le dis en vérité, il y avait beaucoup de veuves en Israël au temps d'Élie, lorsque les cieux étaient fermés pendant trois ans et six mois et qu'il y avait une grande famine dans tout le pays ; mais Elias ne fut envoyé vers aucun d'eux, sauf chez une veuve de Sarèpta di Sidon. Il y avait beaucoup de lépreux en Israël à l'époque du prophète Élisée ; mais aucun d'eux n'a été purifié, sauf Naaman le Syrien. Quand tout le monde dans la synagogue entendit ces choses, ils furent remplis d'indignation. Ils se levèrent, le chassèrent de la ville et le conduisirent au bord de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, pour le renverser. Mais lui, passant parmi eux, partit.

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

Avec ce passage évangélique commence la lecture continue de l'Évangile de Luc qui nous accompagnera jusqu'à la fin de l'année liturgique. C'est le début de la prédication publique de Jésus à Nazareth. Luc décrit toute l’histoire de la synagogue avec force détails, comme pour nous laisser entrer en scène. Nous sommes samedi et Jésus apparaît dans la synagogue pendant la prière. Ce n'était pas la première fois que Jésus y entrait. L'évangéliste rappelle que c'était sa « coutume ». Il a lu le passage du prophète Isaïe où il parle de la libération des prisonniers, de la vue rendue aux aveugles, de l'évangélisation des pauvres. C'était la proclamation d'une « année de grâce », c'est-à-dire le début d'un temps nouveau, le temps de Dieu qui commence aujourd'hui dans le cœur de tout homme qui accueille sa Parole. En fait, Jésus commence son premier sermon par un adverbe : « Aujourd'hui s'est accomplie cette Écriture que vous avez entendue. Jésus relie la parole prophétique à l'histoire, à « aujourd'hui ». La Parole de Dieu n’est pas un discours abstrait, ce n’est pas une doctrine à apprendre, ce n’est pas une norme morale à mettre en pratique. C'est bien plus. C'est une Parole qui entre dans l'histoire des hommes pour la fermenter de sa force. La Parole est créatrice, comme elle l’était au début de la création. L’accueillir, c’est se laisser remettre en question, se laisser déranger, se laisser transformer. Jésus a affirmé que cette Parole d’Isaïe s’est finalement accomplie parmi eux. En entendant la prédication de Jésus, les auditeurs réagissent d'abord favorablement : « ils étaient étonnés » de sa sagesse. Mais cet esprit d’émerveillement est né davantage d’une raison ethnique que d’une véritable admiration. Après tout, l’Évangile ne demande ni étonnement ni admiration. Cela nécessite un changement d’avis.