XX du temps ordinaire
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Jn 6,51-58) - A cette époque, Jésus dit à la foule : « Je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu'un mange ce pain, il vivra éternellement et le pain que je donnerai est ma chair pour la vie du monde. » Alors les Juifs commencèrent à discuter âprement entre eux : « Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'avez pas de vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est une vraie nourriture et mon sang est une vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Tout comme le Père vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C'est le pain qui est descendu du ciel ; ce n'est pas comme ce que les pères ont mangé et sont morts. Celui qui mangera ce pain vivra éternellement. »

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

Jésus, sur le thème du banquet, a rassemblé les pages de l'Écriture et les a complétées ; il affirme que le pain du banquet, c'est lui-même, son corps. «Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ?». Ils discutèrent de ce qu'il entendait par ces mots. Le langage de Jésus est très concret, au point d'être scandaleusement grossier. « La chair et le sang » indiquaient l'homme tout entier, la personne, sa vie, son histoire. Jésus s'offre à ses auditeurs ; on pourrait dire, dans le sens le plus réaliste du terme, qu'il s'offre à tous. Jésus ne veut vraiment rien garder pour lui et offre toute sa vie aux hommes. L'Eucharistie, ce don que le Seigneur a laissé à son Église, réalise notre communion mystérieuse et bien réelle avec Lui. Paul dit avec énergie aux chrétiens de Corinthe : « La coupe de bénédiction que nous bénissons n'est-elle pas une communion avec le sang du Christ ? Et le pain que nous rompons n'est-il pas la communion avec le corps du Christ ? » (1Cor 10,16). Malheureusement, combien de fois cédons-nous à cette habitude fatiguée qui prive également ceux qui s'approchent de l'Eucharistie de jouir de la douceur de ce mystère d'amour. Un mystère d'amour si élevé qu'il doit faire croire à chacun qu'il est toujours et en tout cas indigne de le recevoir. C'est une vérité que nous oublions si souvent. C'est le Seigneur qui vient à notre rencontre ; c'est lui qui s'approche de nous jusqu'à devenir nourriture et boisson. L'attitude avec laquelle nous devons aborder l'Eucharistie doit être celle du mendiant qui tend la main, du mendiant de l'amour, du mendiant de la guérison, du mendiant du réconfort, du mendiant de l'aide. Des histoires anciennes racontent qu'une femme se rendit chez un père du désert en lui avouant qu'elle était assaillie par de terribles tentations et qu'elle en était souvent submergée. Le saint moine lui demanda depuis combien de temps elle n'avait pas communié. Elle a répondu que cela faisait plusieurs mois qu'elle n'avait pas reçu la Sainte Eucharistie. Le moine répondit en prononçant plus ou moins ces mots : "Essayez de ne rien manger pendant autant de mois et ensuite venez me dire ce que vous ressentez." La femme comprit ce que le moine lui avait dit et commença à communier régulièrement. L'Eucharistie est la nourriture essentielle à la vie du croyant, elle est en effet sa vie même, comme Jésus lui-même, en concluant son discours, le déclare : « Comme le Père, qui a la vie, m'a envoyé et que je vis pour le Père, de même lui celui qui me mange vivra grâce à moi. »