XXI du temps ordinaire
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Jn 6,60-69) - À cette époque, beaucoup de ceux qui avaient suivi Jésus jusqu’alors disaient : « Ce langage est dur. Qui peut l'écouter ? Mais Jésus, sachant dans son cœur que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit : « Cela vous scandalise-t-il ? Et quand verrez-vous le Fils de l’homme monter là où il était auparavant ? L'esprit est ce qui donne la vie ; la viande ne sert à rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. Parce que Jésus savait depuis le début qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui le trahirait. Et lui : "C'est pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si le Père ne le lui accorde." Depuis, beaucoup de ses disciples sont repartis et ne marchaient plus avec lui. Jésus dit alors aux Douze : « Voulez-vous aussi vous en aller ? Simon Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez des paroles de vie éternelle et nous croyons et savons que vous êtes le Saint de Dieu.

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

Le passage évangélique de ce dimanche clôt le « discours sur le pain » tenu par Jésus dans la synagogue de Capharnaüm. Là, en présence de Jésus, se produisait ce qui arriva au peuple d'Israël lorsqu'il arriva à Sichem, cœur de la terre promise et foyer d'un sanctuaire national lié à la mémoire des patriarches. Josué rassembla toutes les tribus et leur demanda : « Choisissez aujourd'hui qui servir », que ce soit les idoles païennes ou le Dieu de libération de l'esclavage égyptien. Et le peuple répondit : « Loin de nous l'idée d'abandonner le Seigneur pour servir d'autres dieux ! Car c'est l'Éternel notre Dieu qui nous a fait monter, nous et nos pères, du pays d'Égypte. » C'était un choix décisif pour Israël car il s'apprêtait à prendre possession de la terre que Dieu lui avait donnée. Ce n'était pas le cas pour les disciples de Jésus. Tout le monde n'avait pas compris que cette « chair » était « esprit », que ce l'homme parlait le langage du ciel, qui venait de Dieu et conduisait à Dieu. "A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples rebroussèrent chemin et ne l'accompagnèrent plus", note amèrement l'évangéliste. Pour Jésus, l'annonce de cette intimité était l'Évangile. Il ne pouvait pas y renoncer. Il se tourne alors vers les Douze (c'est la première fois que ce terme apparaît dans le quatrième Évangile) et leur demande : « Vous aussi, vous voulez partir ? Peut-être ne réalisons-nous pas pleinement le drame de ce moment ; c'est sans doute l'un des plus graves de la vie de Jésus. Pierre parle au nom de tous et dit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez des paroles de vie éternelle. Il ne dit pas « où », mais « vers qui » nous irons. Pierre souligne cette relation intime avec Jésus qui précise la foi du disciple, voire toute sa vie. Pour eux, Jésus est une référence sans comparaison ; il est supérieur à tout autre maître ; lui seul a des paroles de vie éternelle.