Ne t'inquiète pas pour demain
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Mt 6,24-34) - A cette époque, Jésus dit à ses disciples : « Personne ne peut servir deux maîtres, car ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il aimera l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir Dieu et la richesse. C'est pourquoi je vous le dis, ne vous inquiétez pas de votre vie, de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez, ni de votre corps, de ce que vous porterez ; La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ils ne rassemblent pas dans des greniers ; pourtant votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas plus qu’eux ? Et qui d'entre vous, peu importe à quel point il s'inquiète, peut prolonger ne serait-ce qu'un peu sa vie ? » Et à propos de la robe, pourquoi t'inquiètes-tu ? Observez comment poussent les lys des champs : ils ne travaillent ni ne filent. Pourtant, je vous dis que même Salomon, dans toute sa gloire, n'était pas habillé comme l'un d'eux. Or, si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui est là aujourd'hui et demain sera jetée au four, ne fera-t-il pas beaucoup plus pour vous, hommes de peu de foi ? Alors ne vous inquiétez pas en disant : « Qu'allons-nous manger ? Qu'allons-nous boire ? Que porterons-nous ?'. Les païens recherchent toutes ces choses. En fait, votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez plutôt d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par surcroît. Alors ne vous inquiétez pas pour demain, car demain se souciera de lui-même. Chaque jour a sa propre punition. »

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

Le cœur ne peut pas être divisé. Le Seigneur lui-même éprouve la revendication de l'amour exclusif dans ses relations avec les hommes. C'est un Dieu jaloux, mais pas seulement pour lui-même ; il est jaloux de nous aussi, il n'accepte pas que nous soyons dévorés par le mal. C'est pour cette raison qu'en descendant pour libérer Israël de l'esclavage de Pharaon, avec un amour encore plus fort, il a envoyé son Fils pour nous libérer du péché et de la mort. Faire confiance à Dieu signifie donc se libérer de l’esclavage des choses, sachant qu’il ne nous laissera manquer de rien. Souvent, le souci des choses de la terre, c'est-à-dire de ce « que vous mangerez ou boirez... de votre corps, de ce que vous porterez », s'insinue dans nos vies au point de nous posséder. Les difficultés du travail, d'un revenu juste et mérité, se transforment souvent en anxiété pour nous et pour nos proches. Le Seigneur n'invite pas à l'oisiveté : « Celui qui ne veut pas travailler ne doit même pas manger », écrit l'apôtre Paul. Mais il faut rester libre de tout excès d’angoisse, avec la pleine confiance que le Seigneur Dieu connaît notre vie et désire le bien pour nous. Et bon ne signifie pas du tout quantité de marchandises. Le Seigneur est un vrai Père qui prend soin de ses enfants et pourvoit à leurs besoins. La véritable préoccupation des disciples, dit Jésus, doit être celle du Royaume, c'est-à-dire la communication de l'Évangile, l'édification de la communauté et le service aux pauvres. Le disciple qui recherche cette « justice », qui est celle du royaume, est soutenu et défendu par le Seigneur tout au long de sa vie.