Évangile (Jn 15,9-17) - A cette époque, Jésus dit à ses disciples : « Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Reste dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous resterez dans mon amour, tout comme j'ai gardé les commandements de mon Père et demeurez dans son amour. »Je vous ai dit ces choses pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit pleine. Ceci est mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai entendu de mon Père. »Tu ne m'as pas choisi, mais je t'ai choisi et je t'ai désigné pour que tu ailles porter du fruit et que ton fruit demeure ; afin que tout ce que vous demandez au Père en mon nom, il vous l'accorde. Voici ce que je vous commande : aimez-vous les uns les autres. »
Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia
Aujourd'hui, nous nous souvenons de l'apôtre Matthias. Il fut élu immédiatement après l'ascension de Jésus au ciel pour recomposer le nombre de douze, correspondant aux douze tribus d'Israël, c'est-à-dire l'ensemble du peuple élu. Dans ce numéro, il y avait un souci de complétude et, ensemble, la vision de l'universalité du salut qui était la préoccupation la plus urgente de la première communauté chrétienne. La tension vers l’universalité du salut ne pouvait être ni atténuée ni supprimée. La trahison de Judas ne pouvait bloquer cette vision universelle enracinée au cœur de l'Évangile. Pour Jésus, tous les hommes et toutes les femmes de chaque peuple et de chaque pays ont le droit de recevoir l'annonce du salut. L'Église a reçu cette vocation de communiquer l'Évangile jusqu'aux extrémités de la terre. Il fallait élire le « douzième » apôtre : aucun peuple, aucune nation, aucune personne n’est étranger à l’amour et au souci de l’Église. Il ne s'agissait pas d'élire n'importe qui. Le critère est immédiatement établi : l'élu devait avoir vécu avec Jésus, l'avoir écouté, vu, touché, suivi ; bref, il devait être un véritable témoin. La tradition place en effet Matthias parmi les soixante-douze disciples de Jésus. Dans la préface de la liturgie ambrosienne, il est chanté : « Pour que le nombre des Apôtres soit complet, vous avez tourné sur votre corps un singulier regard d'amour. Matthias, initié à la suite et aux mystères de ton Christ. Sa voix s'est ajoutée à celle des onze autres témoins du Seigneur et a annoncé au monde que Jésus de Nazareth était véritablement ressuscité et que le royaume des cieux s'était ouvert aux hommes. En Matthias, nous pouvons voir le nom des disciples de tous les temps. Tous les disciples se voient confier le soin de la communauté.