Si ta main, ton pied ou ton œil te scandalise
M Mons. Vincenzo Paglia
00:00
03:12

Évangile (Mc 9,41-50) - A cette époque, Jésus dit à ses disciples : « Celui qui vous donnera un verre d'eau à boire en mon nom parce que vous appartenez au Christ, je vous le dis en vérité, ne perdra pas sa récompense. Quiconque scandalise ne serait-ce qu'un de ces petits qui croient en Moi, il vaut bien mieux pour lui qu'on lui accroche au cou une meule et qu'on le jette à la mer. Si ta main te fait scandale, coupe-la : il vaut mieux que tu entres dans la vie d'une seule main, plutôt que d'entrer à deux mains dans Geènna, dans le feu inextinguible. Et si ton pied te fait trébucher, coupe-le : il vaut mieux pour toi entrer dans la vie avec un seul pied, plutôt que d'être jeté avec les deux pieds dans la Géhenne. Et si ton œil te fait trébucher, jette-le; il vaut mieux pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu, que d'être jeté avec deux yeux dans la Géhenne, où leur ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas. . Car tout le monde sera salé au feu. Une bonne chose, c'est le sel ; mais si le sel devient insipide, avec quoi lui donnerez-vous du goût ? Ayez du sel en vous et soyez en paix les uns avec les autres. »

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

"Celui qui vous donnera un verre d'eau à boire en mon nom, parce que vous appartenez au Christ, ne perdra pas sa récompense", dit Jésus. Au nom de Jésus, les disciples pourront recevoir ce verre d'eau qui indique que nous avons été accueillis. Donner à boire était le geste de bienvenue du pèlerin et du voyageur : ils - dit Jésus - le reçoivent parce qu'ils appartiennent au Christ. Ceux qui décident de ne plus s'appartenir appartiennent au Christ, ceux qui choisissent la liberté, mais aussi la pauvreté de lui appartenir. À lui appartiennent les pauvres, ceux qui n'ont rien, les nombreux petits, à qui même donner un seul verre d'eau (comme le rapporte l'Évangile de Matthieu) peut sauver leur vie entière, et il ne perdra pas sa récompense. En réalité, dans l'accueil et le service, ceux qui sont accueillis et ceux qui sont servis se confondent avec ceux qui accueillent et ceux qui servent. Nous devons toujours nous rappeler que tout ce que nous faisons est en réalité toujours uniquement en son nom et non en notre nom. Et combien d’attention, de sagesse et d’intelligence doivent être utilisées, sachant que nous portons le nom de Jésus, c’est-à-dire que nous sommes chrétiens. Jésus use de paroles dures envers ceux qui scandalisent « même un de ces petits » qui croient en lui ! Le scandale, ce sont des mots durs, peu d’espoir, une indifférence face au mal. Le scandale, c'est de refuser ce verre d'eau. Les lois conçues pour ne pas sauver les gens en mer, pour rendre difficile la solidarité, sont un scandale. C'est la logique diabolique du "je passe en premier". Le scandale est toujours un fait concret, par exemple les mains levées contre les autres, ou fermées par cupidité, les yeux tournés dans l'autre sens. C’est pourquoi nous devons couper, car il n’y a aucun compromis possible avec le mal. Et couper ne signifie pas perdre mais trouver : gagner un bon œil, une main généreuse, une démarche d'amour. Mieux vaut perdre quelque chose que son cœur et son âme derrière soi.