Les Pharisiens demandent un signe
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Mc 8,11-13) - À ce moment-là, les pharisiens vinrent et commencèrent à discuter avec Jésus, lui demandant un signe du ciel pour le tester. Mais il soupira profondément et dit : « Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? En vérité, je vous le dis, aucun signe ne sera donné à cette génération. » Il les laissa, remonta sur le bateau et partit vers l'autre rive.

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

L'évangéliste Marc continue de nous faire suivre Jésus revenu sur le territoire du peuple d'Israël. Et, paradoxalement, ce sont cette fois les pharisiens qui vont à sa rencontre. Mais contrairement aux pauvres et aux faibles qui se rassemblent pour recevoir aide et guérison, les pharisiens « ont commencé à discuter avec lui, lui demandant un signe du ciel pour l'éprouver ». La certitude de posséder la vérité a rendu leurs yeux aveugles et leur cœur fermé : ils voient les miracles que Jésus accomplit, ils écoutent ses paroles de miséricorde, ils sont témoins de l'enthousiasme qu'il suscite parmi le peuple, mais leurs yeux ne peuvent pas lire en profondeur ce que Jésus fait. Même s’ils ont des yeux, ils ne voient pas, même s’ils ont des oreilles, ils n’entendent pas. Les « signes » que Jésus accomplissait convergeaient vers le « signe » par excellence qu'était Jésus lui-même. Mais c’était précisément ce que les pharisiens ne voyaient pas, ou ne voulaient pas voir. Jésus, note l'évangéliste, en entendant leur demande, "a soupiré profondément", comme aigri par une telle dureté de cœur. C’est justement la dureté du cœur qui nous empêche de lire en profondeur, spirituellement, ce qui se passe sous leurs yeux. Ils n’acceptaient pas qu’un homme aussi bon puisse être le Messie. Cette prédication et ces miracles qui rapprochaient les faibles et les pauvres de Jésus éloignaient cependant les pharisiens qui ne voulaient pas voir la nouveauté de l'Évangile. Lorsque nous nous enfermons sur nos propres horizons, lorsque nous n’écoutons pas la Parole de Dieu comme quelque chose de nouveau pour notre vie, il est facile de ressembler à ces pharisiens qui restent aveugles même face à la lumière. Ce passage évangélique remet en cause une religiosité bornée et avare. Marc écrit que Jésus, agacé et mécontent de l'attitude de ces pharisiens, "les quitta, remonta dans la barque et partit pour l'autre rive". C'est ce qu'il nous demande : ne pas s'attarder dans des débats stériles et passer de l'autre côté, celui des pauvres et des banlieues. Ils sont impatients de recevoir l’Évangile.