Évangile (Mt 10,28-33) - A cette époque, Jésus dit à ses apôtres : « N'ayez pas peur de ceux qui tuent le corps, mais qui n'ont pas le pouvoir de tuer l'âme ; ayez plutôt peur de celui qui a le pouvoir de détruire l'âme et le corps dans la Géhenne. Ne vend-on pas deux moineaux pour un sou ? Pourtant, aucun d’eux ne tombera à terre sans la volonté de votre Père. Même les cheveux de ta tête sont tous numérotés. Alors n’ayez pas peur : vous valez plus que bien des moineaux ! C'est pourquoi quiconque me reconnaîtra devant les hommes, je le reconnaîtrai aussi devant mon Père qui est aux cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est aux cieux. »
Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia
La proposition que Jésus fait à ses disciples apparaît paradoxale par rapport à la mentalité égocentrique qui guide nos croyances et nos comportements. En vérité, il exprime une profonde sagesse qui apparaît dans la phrase qui suit immédiatement : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra la vie à cause de moi la retrouvera. » Nous pensons le sauver en le conservant, en recherchant la récompense, en prenant possession des autres, en recherchant la reconnaissance et l'honneur. Jésus nous prévient que dépenser ses énergies, son temps, ses forces uniquement pour se sauver ou, comme on dit, pour se réaliser, conduit en réalité à se perdre, c'est-à-dire à une vie triste et souvent désastreuse. Ce n’est que si nous vivons pour le Seigneur, si nous définissons notre vie pour aimer tout le monde, sans fixer aucune limite, tout comme Jésus, que nous goûterons à la joie de vivre. À quoi sert de gagner le monde entier si nous ne sommes ni aimés ni capables d’aimer ? C’est ce que l’apôtre Paul expliquera dans l’hymne à la charité, en disant que sans cela, c’est-à-dire sans amour, il ne sert à rien de faire même des choses extraordinaires, même celles de générosité. Seul l'amour ne s'arrête pas et seul le Seigneur nous sauve, car lui seul nous enseigne ce qu'est l'amour.