Si l'on veut être le premier
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Mc 9,30-37) - À cette époque, Jésus et ses disciples traversaient la Galilée, mais il ne voulait pas que quiconque le sache. En effet, il enseignait à ses disciples et leur disait : « Le Fils de l'homme est livré entre les mains des hommes et ils le tueront ; mais une fois tué, au bout de trois jours il ressuscitera. Cependant, ils ne comprirent pas ces paroles et eurent peur de l’interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm. Lorsqu'il était dans la maison, il leur a demandé : « De quoi vous disputiez-vous dans la rue ? ». Et ils se taisaient. En fait, dans la rue, ils se disputaient entre eux pour savoir qui était le plus grand. S'asseyant, il appela les Douze et leur dit : « Si quelqu'un veut être le premier, il doit être le dernier de tous et le serviteur de tous. » Et prenant un enfant, il le plaça parmi eux et, l'embrassant, leur dit : « Celui qui accueille un seul de ces enfants en mon nom m'accueille ; et celui qui m'accueille n'accueille pas moi, mais celui qui m'a envoyé.

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

Jésus marche toujours avec ses disciples. Il y a un fort sentiment de communauté. Il n'est jamais seul, sauf lorsqu'il se retire dans la prière. De plus, après avoir appelé les disciples individuellement ou deux à deux, il les « constitua » aussitôt en communauté (Mc 3, 13-17). Il n’y a pas de christianisme individuel. Jésus nous montre que sa vie a toujours été communion. Ainsi il aide ses disciples à vivre selon son esprit. L'Évangile d'aujourd'hui nous dit que, lorsqu'ils arrivent chez eux et se retrouvent seuls, loin de la foule, Jésus fait comprendre à ses disciples combien est grande leur distance par rapport à l'Évangile. En ces jours-là, Jésus était bien plus angoissé qu’eux à cause de la mort qui l’attendait. Les disciples, plus inquiets pour leur sort que pour celui de leur maître, avaient plutôt commencé à discuter pour savoir qui devrait être le plus grand d'entre eux. Jésus, descendant presque à leur niveau, ne méprise pas leur désir de se dépasser, mais il en inverse le sens : le premier, dans la communauté chrétienne, est celui qui sert. C'est la primauté absolue de l'amour qui doit régner dans les communautés chrétiennes. Ce commandement était si important dans la conscience des premières communautés que dans les Évangiles cette phrase de Jésus est rapportée cinq fois. Après cette déclaration, Jésus prend un enfant, le place parmi tous et l'embrasse. C'est évidemment un centre physique mais surtout un centre d'attention. Les petits - entendus bien sûr comme des enfants, mais aussi comme des faibles, des pauvres, seuls, sans défense - doivent être placés au centre, c'est-à-dire au cœur même de la communauté : en eux, en effet, le Seigneur lui-même est rendu présent.