Les traditions des anciens
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Mc 7,1-13) - A cette époque, les pharisiens et quelques scribes venus de Jérusalem se rassemblèrent autour de Jésus. Ayant vu que certains de ses disciples prenaient de la nourriture avec des mains impures, c'est-à-dire avec des mains non lavées - en effet les pharisiens et tous les Juifs ne mangent que s'ils se sont soigneusement lavés les mains, selon la tradition des anciens et en revenant du marché, ils ne mangent pas sans avoir fait leurs ablutions, et observent bien d'autres choses par tradition, comme laver les verres, la vaisselle, les objets en cuivre et les lits -, ces Pharisiens et scribes l'interrogeèrent : « Pourquoi tes disciples ne se comportent-ils pas selon la tradition du les anciens, mais prennent-ils de la nourriture avec des mains impures ? Et il leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé sur vous, hypocrites, comme il est écrit : 'Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi.' C'est en vain qu'ils m'adorent, enseignant des doctrines qui sont des préceptes d'hommes. » En négligeant le commandement de Dieu, vous observez la tradition des hommes. » Et il leur dit : « Vous êtes vraiment habiles à rejeter le commandement de Dieu d'observer votre tradition. Moïse a en effet dit : « Honore ton père et ta mère » et : « Quiconque maudira son père ou sa mère sera mis à mort ». Au lieu de cela, vous dites : « Si quelqu'un déclare à son père ou à sa mère : Ce que je dois faire pour vous, c'est le korban, c'est-à-dire l'offrande à Dieu », vous ne lui permettez pas de faire autre chose pour son père ou sa mère. Ainsi vous annulez la parole de Dieu avec la tradition que vous avez transmise. Et vous faites beaucoup de choses similaires. »

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

Ce passage évangélique rapporte une controverse dans laquelle Jésus entre en conflit avec les pharisiens et les scribes concernant les lois de pureté rituelle. Les Pharisiens appartenaient à un groupe religieux qui accordait une grande valeur à la « tradition des anciens » qu'ils plaçaient au même niveau que la Loi de Moïse. C'est pourquoi ceux qui ne les observaient pas étaient désignés comme « des gens qui ne connaissent pas la Loi » (Jn 7,49) et méprisés comme transgresseurs de l'alliance avec Dieu. Pour répondre à cette attitude religieuse légaliste, dénuée d'amour, Jésus cite Isaïe qu'il condamne un culte extérieur dépourvu de sentiment de miséricorde : « Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi ». Et puis il leur dit clairement : « Vous êtes vraiment habiles à rejeter le commandement de Dieu d'observer votre tradition. » Jésus utilise le singulier, faisant probablement référence au grand et unique commandement de l'amour de Dieu et du prochain. Et avec un exemple particulièrement cru, il leur montre comment un précepte humain peut conduire à la transgression du commandement divin. Et il prend l'exemple du corbàn, c'est-à-dire un don fait à Dieu qui n'aurait jamais dû être retiré du temple. Mais - dit Jésus - si ce don est nécessaire pour aider le père ou la mère dans le besoin, il peut lui être retiré pour respecter le commandement d'honorer le père et la mère. C'est la manière d'observer la Loi de Dieu, et non l'observance de règles cruelles. Il ne suffit pas d'observer scrupuleusement la Loi si l'on ne cultive pas le cœur par la prière, par l'écoute de la Parole de Dieu, par la participation à la vie de l'Église, par la rencontre avec les pauvres.