Vocation de Lévi, le collecteur d'impôts
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Lc 5,27-32) - A ce moment-là, Jésus aperçut un publicain nommé Lévi, assis au comptoir des impôts, et lui dit : « Suis-moi ! ». Et lui, laissant tout, se leva et le suivit. Alors Lévi lui prépara un grand festin dans sa maison. Il y avait une foule nombreuse de publicains et d'autres personnes qui étaient à table avec eux. Les pharisiens et leurs scribes murmurèrent et dirent à ses disciples : « Comment se fait-il que vous mangiez et buviez avec les publicains et les pécheurs ? Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin d'un médecin, mais les malades ; Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs à se convertir. »

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

L'évangéliste commence ce passage évangélique en indiquant que Jésus quitte à nouveau la maison. C'est une invitation à sortir avec lui de nos habitudes protectrices, et surtout à ne plus vivre pour soi mais pour les autres. Sur la route, Jésus rencontre un publicain nommé Lévi. Lui aussi, comme les autres publicains, est considéré comme un pécheur public, donc en dehors de la fréquentation religieuse. Ils reconnaissaient eux-mêmes leur condition de pécheurs, de personnes qui n’observaient pas la loi. Ceux d'entre eux qui allaient chez le Baptiste pour le baptême de pénitence recevaient l'instruction de ne pas exiger plus que ce qui était nécessaire (Lc 3,12-13). Pour Jésus, personne n'est inadapté à l'Évangile. C'est ce que suggère le récit de la scène que l'évangéliste contient en deux verbes : Jésus « aperçut un publicain... et lui dit : Suis-moi ! Lui, « quittant tout, se leva et le suivit ». La substance de l'événement – ​​Lévi devient l'un des Douze – est « l'appel » de Jésus et la « réponse » de Lévi. La condition sociale, l’état d’esprit, la réputation, l’origine et l’appartenance de la personne appelée n’importent pas. La réponse prompte de ce collecteur d'impôts à l'appel de Jésus rend cet épisode évangélique emblématique. Luc veut souligner la prédilection de Jésus à communiquer l'Évangile aux publicains et aux pécheurs. L’épisode suivant le montre clairement. Lévi, devenu disciple, n'est plus la même personne qu'avant et s'inscrit dans le sillage de la prédication évangélique : il souhaite aussi que ses amis (publicains et pécheurs, que chacun doit éviter selon les dispositions pharisiennes) rencontrent Jésus comme il l'a rencontré. . Il est facile d’imaginer que ces amis éprouvaient le besoin d’être considérés, aimés et sauvés plus que les juifs pieux. Et le banquet festif qu'il organise, auquel Jésus participe volontiers, devient un événement qui exprime bien la mission de Jésus, sa manière de communiquer l'Évangile aux hommes. Dieu est venu sur terre pour chercher les pauvres et les pécheurs et célébrer avec eux. Tout le monde le sait : pour les publicains, c'est un motif de joie, pour les scribes et les pharisiens, c'est un motif de scandale et donc d'accusation. Jésus leur répond par une déclaration en style proverbial : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin d'un médecin, mais les malades. » Et il précise sa propre mission : « Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs à se convertir ». Cette déclaration et la scène du banquet avec les publicains et les pécheurs indiquent encore aujourd'hui le chemin de la mission évangélique. Aujourd'hui, le publicain Lévi et tous les autres sont devant nous pour que nous puissions imiter leur disponibilité à se rassembler autour du Seigneur et à jouir de la joie d'être sauvés. Dans ce chemin spirituel du Carême, ils nous rappellent l'urgence de revenir avec notre cœur à Jésus et de le suivre sur son chemin vers Pâques.