La foule cherche Jésus
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Mc 3,7-12) - À cette époque, Jésus et ses disciples se retirèrent vers la mer et une grande foule venue de Galilée le suivit. De la Judée et de Jérusalem, de l'Idumée et de l'autre côté du Jourdain et des régions de Tyr et de Sidon, une foule nombreuse, entendant ce qu'il faisait, vint vers lui. Puis il dit à ses disciples de lui préparer une barque, à cause de la foule, afin qu'ils ne l'écrasent pas. En fait, il en avait guéri beaucoup, de sorte que ceux qui souffraient de quelque maladie se jetèrent sur lui pour le toucher. Les esprits impurs, lorsqu'ils le virent, tombèrent à ses pieds et crièrent : « Tu es le Fils de Dieu ! ». Mais il leur a strictement ordonné de ne pas révéler qui il était.

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

Les foules sont souvent parmi les protagonistes de l’Évangile. Jésus, quelle que soit la ville ou la région où il se rend, est toujours entouré de nombreuses personnes venant de toutes les régions, comme nous le rappelle ce passage. Comme toutes les foules, les retardataires d’aujourd’hui sont intrusifs. Ils ont physiquement besoin de quelqu’un qui les comprend et les aide. C’est pourquoi ils continuent à faire pression : ils veulent se rapprocher, toucher et décharger toute leur douleur, tous leurs espoirs sur cet homme bon. "Ils se sont jetés sur lui pour le toucher", note l'évangéliste. Ceux qui sont dans le besoin et ne se résignent pas deviennent inévitablement intrusifs. Jésus le sait bien. Mais cela ne détourne personne. Il décide de monter sur un bateau pour s'éloigner un peu du rivage et pouvoir voir tout le monde. Il est facile de l'imaginer recommencer à leur parler. C’est une scène qui frappe par sa force. Cette barque devient une nouvelle chaire pour Jésus, et comment ne pas y voir l'image de l'Église ? Il faut alors se demander sérieusement : où les foules d'aujourd'hui, plus nombreuses que celles du passé, peuvent-elles « toucher » Jésus ? Où les nombreux nécessiteux peuvent-ils apporter le bagage de leur douleur et de leurs espoirs et être guéris et consolés ? Nos communautés chrétiennes d'aujourd'hui ne devraient-elles pas être le corps de Jésus que les pauvres et les faibles peuvent atteindre et « toucher » ? C’est d’une Église comme celle-ci dont notre monde a besoin. Aujourd'hui, plus encore qu'hier, les barrières posées par ceux qui sont aisés, qu'il s'agisse d'individus ou même de nations, semblent s'accroître pour empêcher les foules de pauvres, notamment celles du Sud du monde, de toucher même nos frontières. . Ces barrières sont inspirées par ces « esprits impurs » dont parle l'évangéliste, qui veulent empêcher la parole de Jésus d'atteindre le cœur de ceux qui l'écoutent. L'Évangile nous montre combien la force de Jésus est plus forte que celle de tels esprits.