V dimanche de Carême
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Jn 12,20-33) - A cette époque, parmi ceux qui étaient venus pour le culte pendant la fête, il y avait aussi des Grecs. Ils s'approchèrent de Philippe, originaire de Bethsaïda en Galilée, et lui demandèrent : « Monsieur, nous voulons voir Jésus ». Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe allèrent le dire à Jésus. Jésus leur répondit : « L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, à moins qu'un grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il reste seul ; mais s'il meurt, il produit beaucoup de fruits. Celui qui aime sa vie la perd et celui qui déteste sa vie dans ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, le Père l'honorera. »Maintenant, mon âme est troublée ; que vais-je dire ? Père, sauve-moi de cette heure ? Mais c’est précisément pour cela que je suis venu à cette heure ! Père, glorifie ton nom." Alors une voix vint du ciel : "Je l'ai glorifié et je le glorifierai encore !". La foule, qui était présente et qui avait entendu, a dit que c'était le tonnerre. D'autres disaient : « Un ange lui a parlé. » Jésus dit : « Cette voix n'est pas venue pour moi, mais pour toi. C'est maintenant le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde sera expulsé. Et moi, quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout le monde à moi. » Il a dit cela pour indiquer la mort à laquelle il allait mourir.

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

Notre voyage de Carême touche à sa fin. Dès le début de ce Carême, nous avons été invités à convertir nos vies, à revenir de tout notre cœur au Seigneur, à l'écouter à nouveau. Et c’était une invitation sincère et répétée, qui nous était adressée jour après jour. C'est pourquoi nous devons nous demander avec responsabilité si nous avons répondu à cet appel du Carême, si nous avons ouvert notre cœur au Seigneur. Même si nous ne l'avions pas fait comme on nous l'avait demandé, l'Évangile de ce dernier dimanche de Carême vient encore à nous et, comme un don précieux, met sur nos lèvres les paroles de ce petit groupe de Grecs : « Nous voulons voir Jésus ". Ces paroles sont notre demande dans cette sainte liturgie, une demande que, comme ces Grecs, nous adressons à Philippe et à André. Ils nous introduisent à la présence du Seigneur. En vérité, non seulement aujourd'hui, mais tout au long du Carême, la Communauté nous a initiés à la présence du Seigneur et nous a parfois pris par la main, même lorsque nous n'en avions pas envie ou que nous étions distraits, pour nous guider vers Jésus. de l'aide de la Communauté. Nous connaissons le sens de cette phrase évangélique : nous avons tous besoin de frères et de sœurs pour échapper à notre vie habituelle et pouvoir nous rapprocher du Seigneur et voir son visage.
Et le premier grand don que nous recevons est justement de nous mettre en présence de Jésus pour écouter sa parole. Et écoutons ce que le Seigneur Jésus continue de nous dire : « Celui qui aime sa vie la perd et celui qui hait sa vie dans ce monde la gardera pour la vie éternelle ». Et pour clarifier encore plus sa pensée, il donne l'exemple du grain de blé : si le grain qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul, mais s'il meurt, il produit beaucoup de fruits. C'est une métaphore qui englobe toute la vie de Jésus : en effet, il n'est pas venu pour se sauver lui-même, comme beaucoup le crieront sous la croix, mais pour sauver les pécheurs ; il n'est pas venu pour être servi, mais pour servir celui qui était dans le besoin. Nous sommes sur le point d’entrer dans la grande et sainte semaine de la passion, la semaine pendant laquelle le grain de blé tombe en terre et meurt. C'est Jésus qui n'a pas aimé sa vie, il l'a même perdue pour ses amis. C'est pourquoi Dieu le lui a conservé dans la résurrection, dont le fruit nous est parvenu. Mais cette transition n’a pas été indolore. Face à la perte de sa vie - et dans quelques jours nous en serons témoins - l'âme de Jésus est troublée et prie : « Que dois-je dire : Père, sauve-moi de cette heure ? Mais c'est pourquoi je suis venu à cette heure ! Père, glorifie ton nom." Une voix est venue du ciel, écrit Jean, disant : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai. » La plupart de ceux qui étaient présents à la fête n'ont pas compris ces mots ; ils leur étaient indistincts, semblables au tonnerre. Mais Jésus précise : « Cette voix n'est pas venue pour moi mais pour toi ». C'est la voix de l'Évangile qui nous est parvenue aussi ce soir. Et chaque fois que l’Évangile est annoncé, l’heure du Seigneur arrive. Oui, l'heure est venue, et elle est maintenant, dit Jésus. Ce temps, où l'Évangile n'a pas cessé de parler, est le temps opportun, c'est l'heure où l'amour de soi ne doit pas prévaloir, l'heure où le la défense instinctive de nos comportements et habitudes ne doit plus dominer nos vies. Pour nous faire comprendre, Jésus va jusqu’à parler de haine envers notre vie. En vérité, il veut nous exhorter à faire exactement le contraire de l’amour de nous-mêmes, ce qui peut nous apparaître précisément comme une haine de nous-mêmes. Mais nous savons par expérience directe que l’amour-propre, contrairement à ce que l’on croit généralement, n’est pas toujours le meilleur conseiller de notre vie, celui qui sait nous montrer le chemin pour la sauver. C'est pourquoi Jésus exhorte ceux qui l'écoutent à le suivre : « Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur ». Suivre Jésus, c'est obéir à l'Évangile, c'est se laisser guider par la parole de Dieu, dont Lui-même nous donne le premier l'exemple. L'auteur de la Lettre aux Hébreux écrit : « Bien qu'il fût fils, il apprit l'obéissance par les choses qu'il souffrit ». Et dans quelques jours, dans le jardin des oliviers, accablé par l'angoisse, il dira au Père : "Non pas ma volonté, mais ta volonté soit faite". Cette obéissance, poursuit la Lettre aux Hébreux, l'a « rendu parfait, devenant cause de salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent ». L'obéissance à l'Évangile est le chemin de perfection auquel les disciples de Jésus sont appelés ; L'écoute de la Parole du Seigneur nous rend parfaits aussi, car elle nous apprend à ne pas nous aimer nous-mêmes et à nous accrocher toujours plus au Seigneur. Et ce que dit le prophète Jérémie nous arrivera : « Voici, les jours viendront où je conclurai une nouvelle alliance avec la maison d'Israël... Je mettrai ma loi dans leur cœur, je l'écrirai dans leur cœur. ". Chers frères et sœurs, c'est le bon moment, le temps de la nouvelle alliance avec le Seigneur, une alliance des cœurs autour de l'Évangile pour que tous soient attirés vers le Seigneur.