Évangile (Jn 8,31-42)
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Jn 8,31-42) - A cette époque, Jésus dit aux Juifs qui l'avaient cru : « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre. » Ils lui répondirent : « Nous sommes les descendants d'Abraham et n'avons jamais été esclaves de personne. Comment peux-tu dire : « Tu deviendras libre » ? Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du péché. Or, l’esclave ne reste pas éternellement dans la maison ; le fils y reste pour toujours. Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. Je sais que vous êtes les descendants d'Abraham. Mais en attendant, tu essaies de me tuer parce que ma parole ne trouve pas d'acceptation en toi. Je dis ce que j'ai vu avec le Père ; c'est pourquoi tu fais aussi ce que tu as entendu de ton père. Ils lui répondirent : « Notre père est Abraham. » Jésus leur dit : « Si vous étiez enfants d'Abraham, vous feriez les œuvres d'Abraham. Maintenant, vous essayez de me tuer, moi qui vous ai dit la vérité entendue de Dieu, ce qu'Abraham n'a pas fait. Tu fais les œuvres de ton père. Ils lui répondirent alors : « Nous ne sommes pas nés de la prostitution ; nous n'avons qu'un seul père : Dieu ! Jésus leur dit : « Si Dieu était votre père, vous m'aimeriez, parce que de Dieu je suis venu et je suis venu ; Je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé."

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

Cette page évangélique doit être placée dans la tension qui s'est créée entre la première communauté chrétienne et le judaïsme. Les premiers chrétiens furent mis à l’épreuve par l’hostilité des Juifs qui se réclamaient de la tradition de la loi mosaïque. L'évangéliste Jean rappelle avec autorité aux disciples de Jésus de « rester » dans sa Parole ; non seulement pour l'écouter, mais pour y vivre, comme si c'était leur propre maison, c'est-à-dire pour le mettre fidèlement en pratique comme la parole la plus familière de leur vie. Oui, nous pouvons dire que la Parole reçue et écoutée fidèlement est la véritable maison dans laquelle le chrétien est appelé à vivre. Bref, sa vie doit être enveloppée par l'Évangile, soutenue par l'Évangile, fermentée par l'Évangile. La liberté chrétienne ne consiste en rien d'autre que l'écoute et le suivi de la parole de l'Évangile. C’est le doux joug de l’Évangile qui nous libère des dures chaînes de l’amour-propre. En effet, la liberté ne naît ni d'une loi, ni d'une force de volonté, ni de l'appartenance, même à la « lignée d'Abraham ». La liberté chrétienne est le fruit de l'adhésion à Jésus toute sa vie. C'est pouvoir vivre en participant pleinement, donc avec tous les disciples, à la mission de Jésus dans le monde. La liberté chrétienne n’est pas la dissolution d’un quelconque lien pour pouvoir faire ce que chacun veut. C’est de l’égoïsme, ou de l’esclavage des modes du monde et des séductions du mal. La liberté signifie être libéré des chaînes de la terre pour participer au grand dessein de Dieu de rendre tous les peuples frères et de préparer la terre à accueillir la pleine royauté de Dieu. Face à cette prédication, les Juifs qui l'écoutaient se rebellèrent contre Jésus parce que par se liant à lui, ils pensaient qu'il en ferait ses esclaves. Il y a toujours une présomption de la part de ceux qui sont esclaves, qui est précisément celle de nier leur esclavage, parce que cela leur convient, parce qu'il les protège des responsabilités et de l'effort de toujours chercher la direction dans laquelle marcher et en tout cas de faire partie d'un "nous", de ce peuple que Jésus est venu rassembler sur terre. « La vérité vous libérera », dit Jésus, et la vérité, c'est Jésus lui-même. C'est l'adhésion à Lui - une adhésion permanente - qui nous libère de tout esclavage terrestre et qui nous permet de jouir déjà de la liberté du péché. Il ne suffit pas de s'appeler « fils d'Abraham » pour être véritablement un, souligne Jésus : la véritable filiation, en effet, celle qui fait qu'on est une famille et des amis de Dieu, naît de l'accomplissement des « œuvres du Père ». Jésus répond : « Si vous êtes enfants d'Abraham, faites les œuvres d'Abraham ! ». Mais ces Juifs étaient loin de suivre Abraham. Non seulement ils voulaient tuer Jésus, ce à quoi Abraham n'aurait même pas pensé, mais Abraham a accompli l'œuvre la plus élevée pour un croyant, c'est-à-dire obéir à la parole du Seigneur et lui confier toute sa vie, comme le dit la Lettre à Jésus. les Hébreux écrivent : « C'est par la foi qu'Abraham... obéit en partant pour un lieu qu'il devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait » (Hébreux 11 : 8).