Évangile (Mt 9,9-13) - A ce moment-là, Jésus aperçut un homme appelé Matthieu assis au comptoir des impôts et lui dit : « Suis-moi ». Et il se leva et le suivit. Pendant qu'il était à table dans la maison, de nombreux publicains et pécheurs vinrent se mettre à table avec Jésus et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens dirent à ses disciples : « Comment se fait-il que votre maître mange avec les publicains et les pécheurs ? En entendant cela, il dit : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin d'un médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : « Je veux la miséricorde et non les sacrifices ». En fait, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

Jésus, en marchant, aperçoit Matthieu, un publicain, un publicain chargé de collecter les impôts pour les Romains. Pour cette raison, les publicains étaient considérés comme des hommes malhonnêtes et méprisés. Jésus s'approche et l'appelle : « Suis-moi ». Matthieu, contrairement à beaucoup d'hommes qui se considéraient comme religieux et purs, se lève immédiatement de son bureau et commence à suivre Jésus. De pécheur qu'il était, il devient un exemple à suivre pour les disciples de tous les temps. Et, avec l’Évangile qui porte son nom, il est aussi devenu un guide pour beaucoup. Nous aussi, nous suivons ce publicain et pécheur qui nous conduit vers la connaissance et l'amour du Seigneur Jésus. Matthieu invite immédiatement Jésus à un banquet. Ses amis publicains et même certains pécheurs s'y rassemblent également. Certains pharisiens, scandalisés par cette scène, disent aux disciples : « Comment se fait-il que ton maître mange avec les publicains et les pécheurs ? Jésus intervient directement dans la controverse avec un proverbe : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin d'un médecin, mais les malades ». Pour lui, en effet, il n’y a jamais de division manichéenne entre le bien et le mal, entre les justes et les pécheurs. Jésus veut seulement expliquer quelle est sa mission : il est venu aider et guérir, libérer et sauver. Et il ajoute une citation tirée du prophète Osée : « Allez apprendre ce que cela signifie : je veux la miséricorde et non les sacrifices ». Dans le texte du prophète (Osée 6, 6), le terme « sacrifice » fait référence aux pratiques cultuelles. Pour Jésus, ce ne sont pas les rites qui sauvent mais la miséricorde de Dieu, c'est pourquoi ceux qui ressentent le besoin que Dieu guérisse leurs blessures et les aide dans leurs péchés le suivent. Et, se rapprochant encore plus de chacun de nous, Jésus ajoute : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs ».