N'ayez pas peur de ceux qui tuent le corps
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Mt 10,24-33) - À cette époque, Jésus disait à ses apôtres : « Un disciple n'est pas plus grand que son maître, ni un serviteur plus grand que son maître ; il suffit que le disciple devienne comme son maître et le serviteur comme son seigneur. S’ils appelaient le maître de maison Béelzébul, combien plus ceux de sa famille ! » N'ayez donc pas peur d'eux, car il n'y a rien de caché pour vous qui ne soit révélé, ni de secret qui ne soit connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, vous le dites dans la lumière, et ce que vous entendez à vos oreilles, vous le proclamez depuis les terrasses. Et n'ayez pas peur de ceux qui tuent le corps, mais qui n'ont pas le pouvoir de tuer l'âme ; ayez plutôt peur de celui qui a le pouvoir de détruire l'âme et le corps dans la Géhenne. Ne vend-on pas deux moineaux pour un sou ? Pourtant, aucun d’eux ne tombera à terre sans la volonté de votre Père. Même les cheveux de ta tête sont tous numérotés. Alors n’ayez pas peur : vous valez plus que bien des moineaux ! C'est pourquoi quiconque me reconnaîtra devant les hommes, je le reconnaîtrai aussi devant mon Père qui est aux cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est aux cieux. »

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

L'évangéliste Matthieu, en rapportant ces paroles de Jésus, avait probablement sous les yeux l'expérience de sa communauté soumise à de vives protestations. Et il voulait la rassurer. Le Seigneur n'abandonne pas ses disciples. En effet, quiconque consacre sa vie pour l'Évangile reçoit les consolations du Seigneur, surtout s'il doit affronter des difficultés et des épreuves. Il n’a jamais été simple et linéaire pour la communauté chrétienne de prêcher l’Évangile de la croix et de la résurrection. Bien sûr, nous devons nous demander ce que signifie pour nous l’exhortation à ne pas avoir peur et à ne pas craindre, puisque nous ne vivons pas à une époque de persécution. Un christianisme défaitiste, qui ne sait pas espérer un monde de paix, est avili dans sa force. Il arrive que nous pensons que l'Évangile nous demande une vie de modestie, peut-être uniquement faite de renoncements, sans réel intérêt pour nous, et finalement inefficace pour la société. Loin de là. Le disciple qui suit le chemin de l'Évangile ne se perd pas, Dieu le soutient : « Ne vend-on pas deux moineaux pour un sou ? Pourtant, aucun d’eux ne tombera à terre sans la volonté de votre Père. Même les cheveux de ta tête sont tous numérotés. » C'est là la vraie sécurité du chrétien : ne pas être invulnérable, invincible, mais aimé même dans ce que nous ne pouvons pas calculer nous-mêmes. Rien de notre vie ne sera perdu car tout est aimé ! Et l'amour ne perd rien. « Alors n'ayez pas peur : vous valez mieux que bien des moineaux ! »