Évangile (Mt 9,9-13) - A ce moment-là, alors que Jésus s'éloignait, il aperçut un homme appelé Matthieu, assis au comptoir des impôts, et lui dit : « Suis-moi ». Et il se leva et le suivit. Pendant qu'il était à table dans la maison, de nombreux publicains et pécheurs vinrent se mettre à table avec Jésus et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens dirent à ses disciples : « Comment se fait-il que votre maître mange avec les publicains et les pécheurs ? En entendant cela, il dit : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin d'un médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : « Je veux la miséricorde et non les sacrifices ». En fait, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »
Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia
En ce jour où l'Église se souvient de l'apôtre et évangéliste Matthieu, relisons l'histoire de sa vocation. Son appel devient une occasion d’ouvrir notre regard sur la miséricorde du Seigneur. Un ancien commentateur chrétien écrivait ainsi : « Il vit un publicain et, le regardant avec miséricorde, il le choisit (miserando atque eligendo) et lui dit : « Suis-moi ». Il lui dit « Suis-moi », c'est-à-dire imite-moi. Suivez-moi, dit-il, non pas tant avec le mouvement de vos pieds qu'avec la pratique de la vie. » Ce n'est pas un hasard si le pape François a choisi cette expression comme devise de son pontificat : « Miserando atque eligendo ». Au début de l'appel de Jésus, il y a toujours sa miséricorde. Et grâce à ce choix, même un publicain comme Matteo peut devenir le disciple et le guide des autres. « Apprenez ce que signifie : je veux la miséricorde et non le sacrifice », dit Jésus. Le monde semble avoir oublié ce que signifie ce mot : la miséricorde est le cœur qui se rapproche de ce qui est petit, et traduit le terme hébreu hesed, qui indique l'alliance. et la solidarité. Ressentir de la miséricorde n’est donc pas un acte de pitié mais de justice. Matthieu semble avoir immédiatement compris ce que cela signifie, en effet il ouvre les portes de sa maison et offre un banquet à Jésus et à ceux qui l'accompagnent. Il y a aussi ses amis et d'autres que l'Évangile appelle « pécheurs » : c'étaient des gens méprisés de tous. Matteo comprend que nous ne pouvons pas nous sauver seuls. Il comprend que convertir sa vie ne signifie pas offrir un « sacrifice » formel, mais poser des gestes concrets qui changent la vie et le cœur des autres. Jésus ne se scandalise pas du péché des hommes, de leur faiblesse, mais il se distancie du jugement des pharisiens, qui élèvent des murs, créent des distances, tracent des frontières qui divisent les hommes en purs et impurs, bons et mauvais, sains et malades. "Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin d'un médecin, mais les malades." Jésus explique ensuite quelle est sa mission : il est venu aider et guérir, libérer et sauver. Il n'est pas descendu du ciel pour juger, mais pour enseigner aux hommes à faire comme lui.