Deux rencontres professionnelles
M Mons. Vincenzo Paglia
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Évangile (Mt 8,18-22) - A ce moment-là, voyant la foule autour de lui, Jésus leur ordonna de passer de l'autre côté. Alors un scribe s'approcha de lui et lui dit : « Maître, je te suivrai partout où tu iras. » Jésus lui répondit : « Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a nulle part où reposer sa tête. » Et un autre de ses disciples lui dit : « Seigneur, permets-moi d'aller d'abord enterrer mon père. » Mais Jésus lui répondit : « Suis-moi et que les morts enterrent leurs morts. »

Le commentaire de l'Évangile de Mgr Vincenzo Paglia

Jésus se laisse approcher par notre humanité, mais pour la changer. C'est un véritable maître, un ami qui, précisément parce qu'il nous aime, nous aide à être différents. Un scribe s'approche de lui et l'appelle respectueusement par le titre de « maître » et lui exprime sa volonté de le suivre. Ce scribe semble être comme la graine qui tombe là où il n’y a pas de terre, c’est-à-dire là où le cœur manque. Sans racines, la graine est vite brûlée par le soleil de l'adversité et se perd, elle devient une illusion comme tant d'autres. Jésus veut que la graine porte du fruit, sinon notre vie reste stérile. Jésus, en effet, répond que le suivre signifie vivre comme lui, c'est-à-dire n'avoir ni maison ni endroit où reposer sa tête, car toute sa vie doit être consacrée aux autres. Jésus n'est pas venu sur terre pour offrir des garanties et une sécurité pour lui-même et les siens. Le chrétien n'est pas créé comme un fils pour s'enfermer dans un univers petit et sûr, mais pour aller jusqu'aux extrémités de la terre. Le chrétien est toujours un missionnaire, un homme qui sort de lui-même pour trouver son salut. Même lorsque, comme la plupart d’entre nous, le disciple a un foyer stable, il est néanmoins appelé à nourrir et à cultiver sa passion et son intérêt pour le monde et pour les besoins de l’Église répandue sur toute la terre. Avec la même radicalité, Jésus répond au disciple qui lui demande d'aller enterrer son père avant de le suivre. La réponse de Jésus est paradoxale. En fait, il ne s’agit pas d’une dureté de cœur ou d’un manque de miséricorde, mais de la priorité absolue du choix pour le Seigneur. Sans tout quitter, nous ne comprenons pas l'amour du Seigneur.